Une mouette volant devant un ciel rosé.

Quand on est d’humeur aérienne

On connaît tous le vieil adage « La musique adoucit les mœurs. » : rien de tel que des airs aériens pour coller au dicton. Je vous propose ainsi de parcourir quelques morceaux qui ont cette particularité de nous transporter par leur légèreté. Au programme : une bande-son aux allures symphoniques, du rap planant et de la folk atmosphérique.

The Cinematic Orchestra : aérien au sens propre

On aborde le sujet directement avec un groupe qui porte plutôt bien son nom. En effet, si les britanniques de The Cinematic Orchestra sont surtout situés dans une musique électronique très teintée de jazz, c’est principalement pour leur côté grandiose et cinématographique qu’ils se distinguent. Ils se plient ainsi à une musique orchestrale en prenant part, avec l’aide du compositeur Steve McLaughlin, à l’écriture de la musique du film documentaire Les Ailes pourpres : Le Mystère des flamants, produit par Disney. Le résultat est à la hauteur des espérances que l’on pourrait avoir et le titre Arrival of the Birds en est la preuve.

Ce morceau instrumental assez court fait son effet assez rapidement. Après une introduction par de simples de notes de cordes piquées et de piano, il prend de l’ampleur et s’envole grâce aux cordes frottées. L’ensemble du morceau donne clairement la chair de poule et transporte sur le même rythme que les flamants en plein envol. De quoi nous montrer à quel point la pièce colle parfaitement avec les images qu’elle illustre. Le morceau finit presque de la même manière qu’il a commencé pour nous permettre d’atterrir en douceur. En somme, une jolie expérience auditive planante.

Cities Aviv : quand le rap se fait atmosphérique

Le cloud rap est définitivement un sous-genre populaire parmi les amateurs de hip-hop de la dernière décennie. Si l’on connaît bien les noms de Lil’ B, A$AP Rocky ou PNL en France, on connaît peut-être moins Cities Aviv, rappeur et producteur originaire de Memphis, d’abord issu de la scène punk hardcore. Ses morceaux mêlent des influences diverses, allant du hip-hop au rock en passant par la soul, ce qui rend ses productions variées. En l’occurrence, Worlds of Pressure, tiré de son premier album Come To Life, est une bonne illustration de notre humeur musicale.

L’instrumentale est presque minimaliste, principalement axée sur des nappes de synthétiseurs planants et une basse aux sonorités rétro. Le morceau est d’ailleurs plongé dans la réverbération, notamment appliquée sur les percussions et surtout sur la voix de Cities Aviv. Avec son débit lent et la force avec laquelle il délivre les paroles, le rappeur donne l’impression d’être loin de nous, comme si la masse sonore du morceau était tellement profonde qu’il doive compenser pour se faire entendre. Mêmes les paroles appellent à la rêverie : « fantasme« , « mémoire« , « Rappelle-toi« , « rêve« , tels sont les termes qui nous incitent à se laisser aller au transport mental. En comptant le fait que Worlds of Pressure critique amèrement le mythe du rêve américain inaccessible aux populations afro-américaines, Cities Aviv pousse ces auditeurs à imaginer un idéal au-delà de celui qui leur est a priori inabordable. En d’autres termes, de quoi inviter à rêver d’une vie meilleure.

Devin Townsend : ballade sereine

Le nom de Devin Townsend est principalement connu dans le monde du metal. Les différents projets du canadien, dont l’extrême Strapping Young Lad, ne sont pas passés inaperçu grâce à son sens aiguisé de la composition et ses productions au rendu massif. Entre 2009 et 2011, après un bref retrait de l’industrie musicale, il décide de remettre le couvert en sortant quatre albums sous le nom de Devin Townsend Project, chacun des disques ayant leur style particulier. Le dernier d’entre eux, Ghost, se distingue de l’ensemble de la discographie du canadien.

Loin du metal progressif et incisif qu’on connaît de Townsend, il s’agit d’un album qu’on pourrait qualifier de folk atmosphérique, faisant la part belle aux guitares acoustiques, aux nappes de claviers ambiantes et à un chant empreint de tranquillité. Pour la petite histoire, la mélodie du titre éponyme a été empruntée à un artiste jouant dans un parc à Vancouver alors que Devin Townsend passait par là. Ce dernier en a fait un titre aussi entraînant que reposant. Rythmique guillerette, chœurs enjoués, structure et paroles simples : tous les ingrédients sont réunis pour en faire une ballade sympathique et propice à la sérénité.

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